Biographie

André FORFERT, sculpteur à Metz

André Forfert était un artiste dans l'âme.

Passionné dès l'enfance par le dessin avant d'être, à l'adolescence, attiré par la sculpture, il a tracé sa voie, avec ténacité, stimulé par l'opposition de sa famille.
Il aimait modeler la glaise de ses mains aux pouces larges, il aimait aussi « sculpter » les mots.

Mais sa sensibilité à fleur de peau et son idéalisme sans concession ne lui ont pas rendu la vie facile.

Créer était sa façon d'aimer mais, s'il était entouré d'amis fidèles et désintéressés, parmi lesquels d'anciens élèves qu'il avait contribué à faire s'épanouir, il était trop épris d'absolu pour accepter d'être apprécié et aimé lui-même. Sans ambition réelle – ou, du moins, refusant de s'en donner les moyens – il n'a pas permis que ses œuvres aient le rayonnement qu'elles méritaient.



Repères chronologiques

1938Naissance à Metz le 16 Septembre.
1951-57Etudes secondaires au lycée technique de Metz, en mécanique générale.
1957-1960Ecole des Arts Appliqués de Metz, section décoration, malgré l'opposition familiale.
1960-61Réalise son rêve en entrant aux Beaux Arts de Paris, section sculpture.
1962-63Service militaire en Algérie, où ses contacts avec la guerre le meurtrissent profondément.
1963Le 23 Septembre, il est nommé au lycée Fabert à Metz, en qualité de maître auxiliaire de dessin d'art. Il y enseignera le dessin et les travaux manuels pendant 10 ans, tout en sculptant sans souci de vente.
1967Prix de sculpture de l'Académie de Metz.
1973Fin Novembre, il démissionne de son poste, refusant la titularisation qui lui est proposée, et marque ainsi sa soif d'indépendance.
1974-78Il va s'installer à Grimaucourt en Woëvre, en pleine campagne meusienne - une région où il a quelques attaches familiales – et se consacre désormais entièrement à son art. Mais, fin observateur et intéressé par la médecine depuis l'enfance, il est rapidement alerté par l'état dentaire des enfants, et découvre que l'eau contient depuis 20 ans un taux de fluor exorbitant. Il mène alors un combat de 3 ans contre les pouvoirs publics et privés, combat qui s'achève victorieusement par la signature d'un arrêté du Ministre de la Santé, mais qui le laisse épuisé.
1978 - 2012Il revient vivre et sculpter à Metz, installant son atelier Rue de la Marne. Il ne le quittera plus.


Il vit alors tant bien que mal de son art, connaissant les difficultés financières de nombre de ses confrères. Cela lui inspirera d'ailleurs d'œuvrer pour la défense de la profession : il attirera l'attention du ministre Jack Lang sur la précarité des artistes, lui suggérant d'instaurer une déduction fiscale pour les achats d'œuvres d'art. Il recevra en retour une proposition de nomination au grade de « Chevalier des Arts et des Lettres », qu'il s'empressera de refuser…

Cependant il dessine et sculpte avec passion, s'attaquant à toutes sortes de matériaux : bois, pierre (marbre – pierre de Jaumont – granit – basalte), métal ( fer – aluminium - bronze). Il travaille aussi bien pour des commandes publiques ( communes, conseil régional, écoles) que pour des particuliers. Il a notamment parsemé la ville de Metz de plusieurs de ses œuvres.

Il est aussi le créateur de Notre Dame de l'Europe, statue qui orne la façade de la petite chapelle de Fleury sous Douaumont ( près de Verdun).

A Nancy, le Service de Neuroradiologie du CHU abrite nombre de ses œuvres, de différentes époques, témoins d'une longue et belle amitié avec le Professeur Luc Picard.

Cependant, la survenue de douleurs aux coudes le gêne de plus en plus et il s'éloigne progressivement de la sculpture proprement dite. Au cours de ses dernières années d'activité, il crée plusieurs grilles et portails métalliques, hommage peut-être à un grand père forgeron qu'il n'avait pas connu.

Pour reposer ses mains, il se tourne aussi vers l'écriture et produit un recueil de nouvelles : A samedi, et faites-vous belle ! ( 1988) ainsi que des poèmes.

Enfin, profondément affecté par les décès successifs de sa sœur( en 97) et de sa mère (en 98), déçu aussi par le devenir de l'art depuis la fin du 20ème siècle, il cesse peu à peu de travailler et s'éloigne de plus en plus de la vie sociale.

2012 Connaissant depuis quelques années des soucis de santé qu'il soignait à sa manière, c'est-à-dire négligemment, il décède brutalement, chez lui, le 15 Janvier.



EXPOSITIONS

Expositions personnelles :

1967LILLE, Galerie Haute
1968LUXEMBOURG, Galerie Bradke
1975GRIMAUCOURT en WOEVRE (55) Atelier personnel
1978FORBACH, Hôtel de Ville
1983MONTIGNY les METZ, Caisse d'Epargne
1984THIONVILLE, Centre J.Brel

Expositions de groupe :

1969OSTENDE, Salon des Artistes du Nord, Galerie Gowaertz
1972METZ, Maison de Rabelais
1973METZ, Maison de Rabelais
2002PARIS, XVIIth Symposium Neuroradiologicum, « Brain up »